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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

bons petits cœurs valent plus pour moi quo le plus beau soleil et les plus admirables peintures. Et puis, qui prendrait soin de leur père ? M. Valmore est-il ici ? ajouta Brizeux, Non, il est sorti pour l’instant, mais il sera désolé de ne pas s’être trouvé chez lui… » J’abrège cette conversation que sa médiocrité même rend pourtant plus vraisemblable (à moins qu’elle ne témoigne plutôt de la médiocrité du lalent de Barbier). Interrogée sur l’insurrection lyonnaisc de 1831, Marceline s’écrie :

— Ah ! Monsieur, ne m’en parlez pas ; il no nous est rien arrivé de fâcheux, mais cela a été horrible… On a vu des vieillards, des enfants des femmes massacrés sans pitié. Un dragon flottait dans le Rhône, tenant un homme à chaque main ; les ouvriers avaient inscrit sur leurs drapeaux

« Vivre en travaillant ou mourir en

combatlant ! » Et, en ellel, ils se sont baltus comme des lions. Ils ont été victorieux de la garde nationale et de l’armée, les maîtres de la ville ; mais après, sans direction et sans doctrine, ils ont rappelé d’eux-mêmes les autorités et sont rentrés comme des moutons dans leurs aleliers. >> Trois années plus tard, Marceline devait voir à Lyon des émeutes plus sanglantes encore que celle dont elle parlait ainsi,