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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

IIélas ! la faveur du public est souvent éphémère, et Valmore ne tarda pas à l’éprouver. Ces mêmes spectatcurs, qui l’applaudissaient de toutes leurs forces alors qu’il Icur montrait, sous les cordes du violon de Paganini, un nid de rossignols couvé par des yeux d’aigle, s’avisèrent qu’il les ennuyait quand il leur récitait des tragédies classiques, aussi poétiques sans doute, mais moins hardiment imagées. Car la jeunesse rouennaise était furieusement romantique, trois ans environ après la jeunesse de Paris, selon l’usage. Donc, au début de l’année théâtrale, en mai 1833, l’entrée en scène de Valmore fut accueillio par une bordée de coups de sifflets. Les classiques protestèrent, mais les classiques furent battus (il paraît, en effet, qu’on échangea des giffles). Après quoi, le séjour à Rouen du pauvre acteur devint impossible : il eut beau réclamer dans les journaux, il lui fallut partir ; et il se trouva plongé encore une fois dans publièrent les journaux de Rouen, réimprimée en 1833 dans son recueil Les Pleurs (page 273), et qu’il est curieux de comparer à celle de son mari. Comme cpi. graphe (on a peine à le croire), Marceline a choisi précisément les deux derniers vers du poème de Valmore.