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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Voilà donc notre maladroit parti pour l’Italie, avec sa femme et ses filles. Mais à Milan l’affluence a fait monter le coût de la vie à ce point qu’il craint que ses appointements ne puissent seulement suffire à payer son loyer :

« Mon mari a beau gagner 7.000 francs, nos voyages et ce séjour ici feront que nous retourncrons en France plus ruinés encore qu’en partant (1) ». Et ce n’est pas encore assez : « Mon bon ange, écrit bientôt Marceline à son fils (18 septembre 1838) (2), nous n’avons plus d’incertitude sur le désastre dont nous étions menacés. Tout est déclaré maintenant. Le directeur se retire avant le payement du second mois, et nous voilà libres… sur une route aride, sans argent, sans appui quo la Providence ! Prie pour ta pauvre famille. »

Toute la troupe française se trouve abandonnée de la sorte à son malheureux sort. « A peine savons-nous comment nous allons regagner Lyon, et si Valmore, par délicatesse, ne sera pas forcé de rester en Italie pour suivre ces malheureux comédiens qui (1) A C. Branchu, 6 août 1838. (2) Hippolyte était resté à Paris.