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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

de scs poésies (1820), Marceline avait publié les Veillées des Antilles (1), un recueil de nouvelles bocagères d’une prose peu sûre et d’un ennui certain. Ce sont des pastorales, des idylles, où l’on distingue, au travers d’une brume sentimentale et vaporeuse, des bergers, des agneaux, d’innocentes pastourelles, des enfants qui s’adorent sans le savoir, des pudiques jeunes filles qui courent se réfugier dans le sein de leurs mères, et des patres au désespoir qui délaissent leurs gracieux vallons. Marceline affirme dans l’avertissement que le volume avait été composé par la petite Mc Desbordes, âgée de quinze ans, orpheline et malheureuse, sur le bateau qui la ramenait en France. J’en foute — et non point tant, même, parce quo vous ne trouveriez pas dans tout l’ouvrage un souvenir profond de sa mère, qu’elle venait de perdre tragiquement quelques mois plus tot, ni une seule impression « vécuc » de ce pays de nègres où elle avait souffert (1) Paris, Fr. Louis, in-8°. Lo volume devait avoir paru dans les derniers mois de 1820, puisqu’il obtint un compte rendu en 1820. De même, sur l’exemplaire que j’ai sous les yeux de l’édition des Poésies de 1819, l’envoi d’auteur manuscrit est daté de 1818.