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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Latour (1), je n’ai pu les chanter comme je fais de presque tous les autres, en les essayant sur des airs que j’adore. » Ainsi, un Billet de femme avait été fait sur l’air de Bambino d’Hippolyte Monjou ; la pièce : « Un danger circule à l’ombre… » sur un morceau de Schubert ; cette autre : « Pour endormir l’enfant » sur un lied allemand ; cette autre encore : « Adieu pour toujours, mes amours ! » sur un ancien air de vaudeville, etc. En sorte que vous voyez qu’il y a tout de même beaucoup de vérité dans la lettre que je citais tout à l’heure : « A vingt ans, des peines profondes m’obligèrent à renoncer au chant… mais la musique roulait dans ma tête malade, et une mesure toujours égale arrangeait mes idées à l’insu de ma réflexion. Je fus forcée de les écrire… » Si elle n’avait perdu sa voix, Marceline n’aurait peut-être jamais composé ses élégies, et c’est quand il lui devint impossible de l’exprimer par le chant, qu’elle exprima par ses vers son tendre ceur musicien. Il

n’y ent jamais de poète plus naturelle(1) 23 décembre 1837 (Pougin, page 235 et note).