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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

peux que ceux de la petite bourgeoise de Douai, et il y a eu des voix infiniment plus hautes et plus variées que la sienne, mais il n’y en a pas eu peut-être de plus pénétrante. Est-ce que ce ne sont point ses sanglots mêmes que l’on croit parfois entendre ? n’est-ce pas la voix même de Marceline qui crie dans ses poèmes ? Et il se pcul, après tout, que ces plaintes d’amour nous troublent et nous émeuvent surtout par ce qu’il y a de féminin dans leur accent. Car il n’est peutêtre pas d’œuvre en français dont l’inspiration, le sentiment, l’accent soient plus féminins que celle de Mme Desbordes-Valmore. Malgré la gaze Premier Empire dont elle voile pudiquement ses ardeurs, c’est d’une façon bien directe qu’elle exprime son désir et son regret, et l’expression sincère de l’amour d’une femme, c’était – avant les romans de nos contemporaines — ce qu’il y avait de plus rare dans notre littérature.