Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
31
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

noires et jaunes de la poste aux lettres, semblables, dit Victor Hugo (1), « à ces insectes qui, avec un petit corsage, traînent un gros arrière-train… » Et les longues heures de nuit ! Autour de la voiture pleine de gens endormis, rien de vivant ne se voit ni ne s’entend, sauf quand, ayant quitté la route pour les rucs plus sombres d’une pctite ville, la diligence arrive au relais, où un garçon d’écurie amène les chevaux frais et, mal éclairé par sa lanternc, boucle en jurant les ardillons de leur attelage, tandis qu’un voyageur baisse une glace et crie dans la nuit sonore : « Où sommes-nous donc, postillon ? » (2) Et l’interminable traversée de l’Atlantique ! Il ne faut pas moins d’une quarantaine de jours pour passer à la Guadeloupe, si toutefois le calme ou les vents contraires (1) Les Misérables (Paris, Hetzel, 1865, in-8"), pages 133-134. Elles se composaient d’un cabriolet à deux places pour le courrier et le voyageur, peiet en jaune, doublé dc cuir fauve ; derrière le cabriolet of faisant corps avec lui, uno immense boite oblongue où l’on renfermait les dépêches ; le tout monté sur deus roucs, armées de longs moycux offensifs pour maintcnir les autres voitures à distance. (2) Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques (Paris, Denta, 1891), pages 19-21.