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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

ne réussit, par la protection de Martin du Nord, qu’à le loger à l’hospice de Douai. Il avait la tête « affaiblie par une longue misère, le souvenir de toutes ses espérances perdues et de l’abjection où il était tombé », et tout cela avait « porté de cruelles atteintes à sa santé morale et physique », avoue Marceline elle-même (1), et c’est quand on sait qu’elle le jugeait ainsi, que l’on admire la bonté et l’indulgence vraiment célestes des lettres qu’elle écrivait à cet être presque dégradé, en lui envoyant chaque mois tout l’argent que sa propre misère lui permettait de réunir, soit une vingtaine de francs (2). « On le maudirait, on le battrait, ce Félix, d’un égoïsme insatiable, révoltant, n’était la tendresse aveugle qu’avait pour lui sa seur », dit une note des papicrs de Mme Valmore (3). « Tant de sacrifices ! Autant de lambeaux de ta propre chair. Toi aussi, Marceline, tu mériterais d’être battue !… » En 1836, Félix Desbordes qui avait résolu d’égaler la gloire de sa sœur, fit paraître (1) Lettre & Duthilceul, 21 mai 1826 (Pougin, page 155). (2) Sainte-Beuve (pages 77 sq. ct pass.) et Rivière en ont reproduit un très grand nombre. (3) Rivière, I, page 196. 23