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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

théâtre ». Sans doute Marceline qui, à six ans, récitait déjà en public des compliments au peuple souverain, et fort bien, pouvait avoir un certain don naturel pour le théâtre ; il n’est pas défendu de croire qu’elle s’était peut-être exercée à jouer de petits rôles avec ses sœurs ou ses amics… Sa mère la laissa donc entrer au Théâtre de Lille. Si l’on songe que les Desbordes étaient d’une famille considérée à Douai (1), très « bourgeoise » et très catholique, on trouvera que, pour permettre une pareille chosc, il fallait que la bonne dame fût tout à fait affolée de se voir sans ressources, ou plongée dans la plus noire misère. Car le préjugé contre les acteurs était alors beaucoup plus fort que maintenant : Marceline elle-même, actrice, belle-fille et femme d’acteur, l’avait jusqu’à un certain point (2). (Mais je crois qu’elle était un peu prude.) On ignore si les Desbordes demeurèrent longtemps à Lille. D’ailleurs, on manque malheureusement de détails détails sur cette

époque de la vie de Marceline. C’est dom(1) Avant la Révolution, Félix Desbordes y avait été administrateur des pauvres. (2) I, 61.