Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/145

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trouver s’ils étaient hors d’état de venir eux-mêmes[1]. »

Et avec cela chez cet homme vraiment apostolique : « un dévouement inviolable au service de l’Église, et une soumission entière aux puissances ecclésiastiques et à ses supérieurs. » Il le prouva bien dans cette circonstance ; car le général, ayant fait à sa demande une réponse toute favorable, il se disposait à partir. Mais, d’après le désir exprimé par ses supérieurs immédiats, il crut devoir retarder de quelques semaines, et dans l’intervalle, par suite des remontrances venues de Paris, une seconde lettre arriva de Rome qui révoquait la permission donnée.

Bourdaloue n’insista pas, prompt à se soumettre à l’ordre de ses supérieurs dans lequel il vit l’expression de la volonté du ciel. Il reprit ses fonctions avec un nouveau zèle, et même avec plus d’activité et d’ardeur que jamais, prêchant, enseignant, confessant, et il ne put être arrêté par un rhume opiniâtre dont il souffrait depuis plusieurs semaines. Mais, à la suite d’un sermon qu’il avait prêché pour une prise d’habit, il se sentit plus indisposé. Le dimanche, jour de la Pentecôte (11 mai 1704), il dut se mettre au lit et une fièvre maligne interne se déclara avec les symptômes les plus alarmants. Quoiqu’il se fît peu d’illusion sur son état, il insista auprès du médecin pour savoir la vérité toute entière. On satisfit à son désir, et avant même que le docteur eût fini de parler, le malade dit : « C’est assez, je vous entends : il faut maintenant que je fasse ce

  1. Préface du Père Bretonneau dans la première édition des Sermons de Bourdaloue.