Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/170

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plus favorable et le plus propice pour en recueillir l’ensemble. Les regrets de l’amitié sont le plus beau monument que puisse conserver pour nous l’histoire de celui qui n’est plus ; c’est un monument que j’ai consulté ; j’y ai trouvé empreinte l’image de ses vertus… J’espère d’ailleurs que plus cet essai est étranger à toutes prétentions littéraires, mieux on y reconnaîtra le seul hommage rendu à la vérité par la droiture. Je n’ai pas eu d’autre motif, d’autre but que celui de transmettre aux âmes honnêtes l’émotion salutaire et douce que ces images ont fait passer dans mon cœur[1]. »

Caffarelli du Falga (Louis-Marie-Joseph-Maximilien), était né à Falga, dans le Haut-Languedoc (13 février 1756). Élevé à l’école de Sorrèze, il en sortit pour entrer dans le corps royal du génie dont il devint bientôt l’un des officiers les plus distingués. Quoique appartenant à une arme spéciale, « le jeune officier comprenait que les sciences exactes, lorsqu’elles absorbent seules toute l’attention de l’esprit, l’épuisent souvent par une habitude trop continuelle de l’analyse et que, le fixant plus sur des signes que sur des idées, elles arrêtent le développement des facultés méditatrices ; mais associées en lui à un heureux mélange d’études, plus variées et plus riches de faits, elles reçurent par ce rapprochement même une utilité nouvelle. Les sciences morales donnaient le mouvement à ses idées ; les sciences mathématiques les réglèrent. Celles-ci fortifièrent sa raison pendant que celles-là nourrissaient sa curiosité et exaltaient sa pensée. »

  1. De Gérando. Vie de Caffarelli ; in-8º, 1801.