Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/246

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considérables, pour peu qu’elles puissent servir à sa gloire et à son plaisir ; et c’est ce qui fait qu’au milieu de tant d’importantes occupations, où le zèle de votre prince et le bien public vous tiennent continuellement attaché, vous ne dédaignez pas quelquefois de descendre jusqu’à nous, pour nous demander compte de notre loisir.

« J’aurais ici une belle occasion de m’étendre sur vos louanges si vous me permettiez de vous louer. Et que ne dirais-je point de tant de rares qualités qui vous ont attiré l’admiration de toute la France ; de cette pénétration à laquelle rien n’échappe ; de cet esprit vaste qui embrasse, qui exécute tout à la fois de grandes choses ; de cette âme que rien n’étonne, que rien ne fatigue !

« Mais, Monseigneur, il faut être plus retenu à vous parler de vous-même ; et je craindrais de m’exposer, par un éloge importun, à vous faire repentir de l’attention favorable dont vous m’avez honoré. »

Malgré quelques dissonnances, le concert de louanges en l’honneur du marquis de Louvois, ministre de la guerre et de la marine sous Louis XIV, n’est pas moins bruyant. L’auteur des Caractères lui-même, si rude à tant d’autres, faisant un sujet de louanges pour Louvois de ce qui méritait le blâme peut-être, ne va-t-il pas jusqu’à dire :

« De même une bonne tête ou un ferme génie qui se trouve né avec cette prudence que les autres hommes cherchent vainement à acquérir, qui a fortifié la trempe de son esprit par une grande expérience ; que, le nombre, le poids, la diversité, la difficulté et l’importance