Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/281

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excessive, on peut l’espérer, ne le détourna point absolument des pensées de l’éternité, et « sa curiosité, pour parler comme Bossuet, ne languit pas sur ce seul point. »

Parmi les nombreux ouvrages de La Condamine, il s’en trouve plusieurs relatifs à l’inoculation de la petite vérole, pratique qu’il s’efforça de propager, mais depuis si heureusement remplacée par la vaccine. Quand on lit, dans les historiens du temps, les ravages causés par la terrible maladie qui, souvent devenant épidémique, enlevait en quelques jours des villages entiers, on se sent plein d’une reconnaissance profonde pour Jenner qu’on n’hésite pas à placer au premier rang des bienfaiteurs de l’humanité.

« Il est juste de dire, avec M. Renauldin, que c’est en France, dans l’année 1781, que l’idée première de la possibilité du transport d’une éruption de la vache sur l’homme a eu lieu, que cette idée, émise par un Français (M. Rabaut-Pommier) devant un médecin anglais, a été communiquée par ce dernier à Jenner, son compatriote, qui, ensuite appliquant toute son attention à ce fait, aurait consulté les traditions populaires du pays où il exerçait la médecine et aurait appris que depuis longtemps on y connaissait cette propriété qu’avait la maladie de la vache, non-seulement de se communiquer à l’homme, mais encore de le préserver de la petite vérole. »

« Ainsi, continue M. le docteur Husson[1], la vaccine était connue avant que Jenner s’en fût sérieusement occupé, et sans rien ôter au mérite du docteur anglais

  1. Dictionnaire des Sciences médicales. — T. 56.