dant on ne se lasse pas de l’entendre, parce qu’il sait beaucoup, qu’il ne parle que de ce qu’il sait bien, et que toutes ses paroles portent le caractère de ce bon sens naturel et de ce jugement exquis et sûr qui ont dirigé toutes les actions de sa vie. »
Aussi, que de progrès réalisés dans tout le voisinage, au point de vue agricole, par la seule influence de sa parole et de son exemple ! Mais ce n’est pas de ses conseils seulement qu’il est prodigue : « Il donne beaucoup à ses parents et même à quelques étrangers, mais c’est à la condition qu’ils soient actifs, laborieux et probes ; les paresseux et les négligents ne sont pas bien venus près de lui : il dit souvent qu’il ne peut mieux faire que d’imiter la Providence qui ne distribue ses dons qu’à ceux qui s’en rendent dignes par le travail.
Aide-toi et le Ciel t’aidera.
« Des malheurs survenus à un homme industrieux et rangé, sont un titre qui donne des droits certains à sa générosité. C’est ainsi qu’il a sauvé d’une ruine complète un père de famille de son voisinage qui avait éprouvé des pertes énormes dans les invasions… Benoit le connaissait à peine, mais il a un tact sûr pour juger les hommes ; il n’hésita pas à lui avancer une forte somme, et il n’a pas lieu de s’en repentir ; car la plus grande partie lui est déjà remboursée, et l’état prospère qu’ont repris les affaires de l’homme qu’il a ainsi aidé est un gage certain pour ce qui lui reste dû. Il s’est acquis un ami qui ne peut parler de lui sans verser des larmes d’attendrissement. »