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FÉNELON



I


« Dans sa douleur elle (Calypso) se trouvait malheureuse d’être immortelle ; etc. »

Que de fois et que de fois n’ai-je pas copié cette ritournelle du temps que j’étais écolier, et que de fois, professeur, à mon tour ai-je infligé cet ennui aux pauvres élèves ! C’est pour moi un problème dont je cherche vainement la solution, une énigme dont le mot m’échappe, de penser que le Télémaque soit devenu le livre des collégiens concurremment avec Robinson Crusoé, et même le livre des bambins, presque des bébés ; car j’ai connu plusieurs écoles où l’on avait fait de ce grave volume le livre de lecture à l’usage de la petite classe, soit des enfants qui, ayant appris à épeler dans le Syllabaire, commençaient à déchiffrer couramment la lettre moulée.

Fénelon, tout le premier, me paraît s’être mépris à ce sujet quand il dit avoir fait son livre « pour amuser en l’instruisant son élève, le duc de Bourgogne. » Toutefois on peut l’admettre quant au jeune prince dont l’intelligence était singulièrement précoce alors que sa position contribuait encore à la développer plus vite et