Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/389

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de la glorieuse trinité du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, etc. »

Suivent les dispositions testamentaires qui sont toutes relatives à des legs pieux et fondations, et ne contiennent pas moins de seize pages petit texte dans le livre de Piganiol de la Force[1], où le testament est cité textuellement et tout au long. Nous savons par là le chiffre de la fortune de N. Flamel, chiffre que la rumeur populaire avait singulièrement exagéré. En effet, « tous les legs désignés pour une fois payés, dit l’abbé Vilain, se réduisent à 1,440 livres parisis ou 1,800 livres tournois, somme qui dans ce temps-ci serait représentée par celle de 12,234 livres 15 sols, et somme qui ne fut payée qu’en sept ans. Quant aux fondations perpétuelles, il resta pour leur acquit à peine 300 livres parisis de rente. »

Il y a loin de là, sans doute, à l’énorme richesse que la crédulité populaire attribuait à Nicolas Flamel et dont la source, au dire de tous ou de la plupart, ne pouvait être qu’étrange et mystérieuse. Cette réputation, non seulement survécut à Flamel, mais elle ne fit que s’accroître et pendant longtemps, plus de deux siècles après, même les érudits et les autres discutaient sur l’origine de cette fortune, attribuée par les uns à la découverte d’un trésor caché, par d’autres à celle de la pierre philosophale ou transmutation des métaux d’or pur. Cette opinion même prévalut, appuyée qu’elle était de passages significatifs tirés d’un petit livre sur la science hermétique qu’on disait, mais à tort, écrit par Flamel. Nous voyons qu’en 1742, un écrivain, homme de sens

  1. Histoire de Paris.