ordres pour la réception de La Fontaine. Mais une seconde vacance ayant permis de nommer l’auteur des Satires, Louis XIV, lorsqu’il lui fut rendu compte de cette nouvelle élection, dit aux académiciens : « Le choix qu’on a fait de M. Despréaux m’est agréable et sera généralement approuvé. Vous pouvez, ajouta-t-il, recevoir incessamment La Fontaine, il a promis d’être sage. »
L’Académie s’empressa de recevoir l’auteur des Fables et tous applaudirent à ce compliment que lui adressa l’abbé de la Chambre alors directeur : « L’Académie reconnaît en vous, Monsieur, un de ces excellents ouvriers, un de ces fameux artisans de la belle gloire, qui la va soulager dans les travaux qu’elle a entrepris pour l’ornement de la France et pour perpétuer la mémoire d’un règne si fécond en merveilles.
« Elle reconnaît en vous un génie aisé et facile, plein de délicatesse et de naïveté, quelque chose d’original et qui, dans sa simplicité apparente et sous un air négligé, renferme de grands trésors et de grandes beautés. »
« La Fontaine, dit Montenault, fut estimé et chéri de ses confrères parmi lesquels il parut toujours avec cette candeur et cette bonté de caractère qu’on ne peut se donner ni même imiter quand on ne l’a pas ; simple, doux, ingénu, plein de droiture, il n’eut jamais la moindre mésintelligence avec aucun d’eux. »