Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/435

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— Hérode ! répond l’empereur non sans quelque étonnement ! Qu’a-t-il à faire ici et à quoi cela pourrait-il ressembler ?

— Au Massacre des Innocents ! reprend hardiment le médecin en chef.

— Vous avez raison, dit l’empereur après un court silence. Je vais donner l’ordre que ce projet n’ait pas de suite.

Après la bataille de Leipsick, Des Genettes, forcé de se renfermer dans la citadelle de Torgau, ne revint en France qu’au mois de mai 1814. À cause de ses antécédents et par suite de certaines intrigues surtout, sa situation devint difficile et peu s’en fallut que sa chaire de professeur adjoint de physique médicale et d’hygiène à la Faculté ne lui fût enlevée. Louis XVIII cependant, qui ne partageait point les rancunes des bureaux, nomma Des Genettes commandeur de la Légion d’Honneur ; et plus tard, en 1819, il voulut qu’il fît partie du conseil de santé des armées, bien que Des Genettes se fût trouvé à Waterloo comme médecin en chef de l’armée et de la Garde impériale. Quelques mois avant la mort de Napoléon, il fut officiellement chargé de désigner les médecins qui devaient se rendre à Sainte Hélène. Ces témoignages réitérés et mérités de confiance permettent de croire que sa destitution en 1823, comme professeur, fut la suite d’un regrettable malentendu comme l’affirment les rédacteurs de la Nouvelle Biographe générale, et de l’Encyclopédie des Gens du monde, après Rabbe et Boisjolin qui écrivaient en 1834 :

« Un léger tumulte, fomenté par des individus étrangers à la Faculté eut lieu à l’occasion d’un discours[1]

  1. Éloge de Hallé.