Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/9

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se dissimuler qu’à ce tableau flatteur il soit un revers de médaille indiqué d’ailleurs par Montaigne, et qui en certains temps diminue beaucoup le charme de la résidence dans Paris : c’est cet esprit d’inquiétude, cette fièvre d’agitation qui, depuis les grandes commotions populaires, comme s’expriment les chroniques, du règne des Valois, semble endémique dans la capitale, battue soudain par les vents d’orage, et attristée même par les plus tragiques scènes. Inutile d’entrer à ce sujet dans des détails qui nous exposeraient à des redites ; il suffira d’ajouter que, depuis près d’un siècle surtout, la grande ville, où l’on trouve tant à louer et admirer au point de vue des arts, des lettres et des sciences, comme aussi des œuvres du dévouement et de la charité, si multipliées et si florissantes, trop souvent ne s’est pas tenue assez en garde contre de fatals courants et, par une initiative téméraire, qui s’imposait violemment à la France, elle a mis en péril les destinées de notre cher pays.

Aussi, quoique Paris nous tienne fort au cœur, il ne saurait être pour nous toute la patrie, nous faire oublier et dédaigner cette noble France qui nous est d’autant plus chère qu’elle a plus souffert. Car combien n’aime-t-on pas davantage une mère qu’on voit