Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/96

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mais malheureusement il n’en fait paraître que pour les incrédules. Il est bien éloigné de garder les mêmes ménagements lorsqu’il parle de ceux qui, connaissant les dangers des passions dont il est le panégyriste, travaillent à les affaiblir et voudraient pouvoir les éteindre. Il s’abandonne à leur égard à toute la vivacité de son tempérament et à toute l’amertume de son faux zèle ; il ne craint plus de manquer d’urbanité et de blesser la charité en leur attribuant le comble de la folie et les traitant de forcenés. »

Ces pages ne semblent-elles pas écrites d’hier, et à l’adresse de certains journalistes, toujours prompts à crier contre l’intolérance, mais peu soucieux de prêcher d’exemple ; car ils ne se font aucun scrupule, à l’occasion, et même sans occasion, d’attaquer, calomnier, injurier les catholiques, les prêtres, les évêques, et le Pape lui-même, le Pape surtout.

Belsunce, lorsqu’il parlait avec cette vigueur apostolique, était déjà presque octogénaire et cette parole prophétique était en même temps un adieu. Après avoir joui longtemps d’une santé des plus robustes, le 4 juin 1755, il succombait à une atteinte de paralysie suivie d’apoplexie. Quoique privé de la parole, il conserva toute sa connaissance, et par ses regards et par des signes témoignait encore de sa résignation et de sa piété. Après avoir reçu les saintes onctions, il s’endormit du sommeil des justes. Est-il besoin de dire la solennité de ses funérailles et l’affluence d’un peuple immense accouru des points les plus éloignés du diocèse et qui par ses larmes attestait sa vénération et ses regrets ? À voir ce deuil on eût dit autant de fils autour du cercueil du plus tendre des pères.