Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/122

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Mais la guerre ayant éclaté (1792), il demanda à servir activement. «  Bientôt major des hôpitaux du Rhin, dit Pariset[1], dès les premiers pas, c’est-à-dire dès les premières victoires de ces valeureuses armées, Larrey fut frappé de l’imperfection du service médical ; c’était à une lieue du champ de bataille que se tenaient les ambulances ; la bataille terminée, ces ambulances rencontraient dans leurs mouvements des milliers d’obstacles, et vingt-quatre heures, trente, trente-six heures s’écoulaient avant que le blessé reçût aucun secours. Saisi de pitié, Larrey conçut le dessein d’une ambulance aussi légère, aussi mobile que l’artillerie volante. Quelques essais portèrent cette ambulance à la perfection. Elle fit sur l’âme du soldat la même impression que fit autrefois sur toute une armée la seule présence d’Ambroise Paré. Sûr d’être promptement secouru, le soldat se crut invincible, et plus d’une fois Larrey a recueilli les heureux fruits de sa belle invention, » dont Napoléon disait plus tard : « C’est en grande partie à Larrey que l’humanité est redevable de ce bienfait : aujourd’hui les chirurgiens partagent le péril du soldat, c’est au milieu du feu qu’ils viennent prodiguer leurs soins. Larrey a toute mon estime et ma reconnaissance. »

En 1794, Larrey fut appelé à diriger le service médical à l’armée des Pyrénées-Orientales. La paix signée avec l’Espagne, il revint à Paris, d’où il repartit bientôt pour une inspection dans le midi. Dans la campagne d’Égypte, il fit admirer en toute occasion son infatigable

  1. Éloge de Larrey.