de ses actions, des détails de sa vie si noble ; aussi croyons-nous qu’on nous saura gré de les rappeler.
Lhomond (Charles-François), né à Chaulnes, diocèse de Noyon, en 1727, fit ses études comme boursier au collége d’Inville dont il devint plus tard principal.
Nommé ensuite professeur au collége du cardinal Lemoine, il vint à Paris pour y remplir ses fonctions et en même temps avec la pensée de se faire recevoir à la licence. Mais tout à coup on le vit renoncer à ce projet comme à toute idée d’avancement pour se consacrer avec une sollicitude infatigable à l’instruction des plus jeunes enfants. En vain par la suite on voulut le tenter par l’offre d’autres chaires et de places estimées selon le monde plus honorables, plus avantageuses, invariablement il répondait :
— Je suis plus utile là où je suis, je n’abandonnerai pas mes sixièmes.
Et, pendant plus de vingt ans, on le vit avec le même zèle se dévouer à ses modestes fonctions (quoiqu’elles ne fussent guère pour lui une fatigue) en se délassant par la composition de ces livres élémentaires « où brillent, dit M. Lefebvre Cauchy, tout ensemble une saine littérature, un bon jugement et une piété solide. »
De cette vertu chrétienne il donna maintes fois la preuve et en particulier lors des événements malheureux qui vinrent troubler tout-à-coup cette existence jusqu’alors si paisible quand éclata la Révolution. Arrêté au commencement d’août 1792, il fut enfermé avec un grand nombre d’ecclésiastiques insermentés dans la prison de Saint-Firmin d’où il semblait ne devoir sortir que pour être conduit à l’échafaud. Mais il