Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/208

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Nommé au commandement de l’armée des côtes de Brest, Moncey prit, au mois de septembre 1796, le commandement de la 11e division militaire à Bayonne, qu’il quitta, après le 18 brumaire, pour la division de Lyon. Il eut une part brillante à la campagne d’Italie, et vers 1801, appelé à Paris, il fut nommé inspecteur de la gendarmerie. Le voyage qu’il fit en 1803, dans les Pays-Bas, avec le premier Consul, acheva de lui gagner la confiance de celui-ci qui, en 1804, le nomma grand-cordon de la Légion d’Honneur et maréchal de France ; en 1808, duc de Conégliano. Dans cette même année et dans la suivante, Moncey servit en Espagne et se montra digne de lui-même, encore qu’il eût échoué devant Sarragosse, où commandait l’héroïque Palafox.

Le maréchal ne prit point part à la campagne de Russie qu’il n’avait pas hésité à désapprouver ; et malheureusement les résultats ne lui donnèrent que trop raison. L’Empereur, comme on l’a vu, ne lui garda pas rancune de son opposition, et peut-être même, le premier moment d’humeur passé, il ne l’en estima que davantage.



II

Le roi Charles X ne se montra pas moins bienveillant que son frère Louis XVIII pour le vieux et illustre maréchal qui avait été l’un de ses pairs au Sacre. Aussi notre impartialité habituelle ne nous permet pas de le dissimuler : on a regret de voir Moncey, lors des événements de 1830, faire si promptement acte d’adhésion au