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GRIBEAUVAL

Quel Parisien, habitant de la rive gauche, ne connaît pas la petite et assez laide rue de Gribeauval, conduisant de la rue du Bac à la place Saint-Thomas-d’Aquin ? Mais parmi ceux qui traversent, même quotidiennement, cette rue, en est-il beaucoup qui sachent l’origine de cette dénomination et s’inquiètent de ce que pouvait être ce Gribeauval, supposé qu’il fût un individu ? Pourtant Gribeauval, aujourd’hui peu célèbre, fut le successeur le plus illustre de Vauban et « l’un des officiers généraux dont s’honore le plus le corps d’artillerie » a dit le lieutenant-colonel Carette.

Né à Amiens (15 septembre 1715), il entra à l’âge de dix-sept ans dans le régiment royal-artillerie. Après trois années de service comme volontaire, il fut nommé officier-pointeur. Ses utiles et importants services lui valurent de nouveaux grades : lieutenant-colonel en 1757, il passa, avec l’assentiment du roi de France, au service de l’Autriche et devint commandant général de l’artillerie. Cinq ans après, il fut chargé en cette qualité des travaux de défense de Schweidnitz, l’une des plus importantes places de la Silésie, enlevée par les Autrichiens aux Prussiens. L’année suivante, Frédéric II, voulant reprendre cette place, chargea le major Lefeb-