Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le besoin qu’on avait de ses services sans doute le fît épargner. Puis, des amis prévoyants, quand la crise devint plus menaçante, prirent soin de le faire envoyer dans le Midi pour une mission spéciale. La nécessité, le besoin pressant d’une réorganisation des hôpitaux militaires le firent appeler à Paris, et il eut en même temps à surveiller les salaisons de la marine et la confection du biscuit de mer. Membre de l’Institut en 1796, et du Conseil des hospices en 1801, il remplit, en 1803, les fonctions d’inspecteur-général du service de santé. Ses occupations si nombreuses ne le détournaient aucunement des études pratiques ; on lui dut de nombreuses et importantes améliorations dans les divers services aussi bien que dans l’industrie, et en particulier celle de la panification, dont il publia un excellent manuel : le Parfait Boulanger, comme plus tard un nouveau Code Pharmaceutique généralement adopté. Pendant le blocus continental, il reconnut et proclama les avantages du sirop de raisin, comme pouvant suppléer au sucre devenu trop rare. Ce fut là sa dernière découverte ; il était presque septuagénaire quand il commença ses expériences à ce sujet, et peut-être il ressentait les premières atteintes de la maladie de poitrine à laquelle il devait succomber après en avoir souffert de longues années.

Comme il arrive, hélas ! souvent avec l’imperfection humaine, Parmentier eut parfois les défauts de ses qualités, et dit un consciencieux biographe déjà cité : « Il portait le désir du bien à un excès qui devenait parfois condamnable ; blâmant avec trop peu de ménagement certaines mesures administratives qu’il jugeait désastreuses, il avait paru dans ses derniers temps morose et