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REMBRANDT (VAN RYN)


son histoire ou sa légende




I

Par la toute-puissance de cette fée qu’on appelle l’imagination, reculons en arrière de deux siècles et trausportons-nous dans l’atelier de Rembrandt qu’on pouvait bien mieux que le Guerchin appeler le magicien de la peinture. Dans cet atelier où l’on pénètre comme dans une cave, un jour oblique, tombant d’une seule croisée latérale, éclaire vivement le milieu de la pièce, dont le clair-obscur ou l’ombre complète envahissent la plus grande partie. Au milieu du cercle lumineux, devant une table où se voient les apprêts d’un frugal repas, deux personnages sont assis, un homme et une femme.

De la femme, il ne faut rien dire ; la fraîcheur de la jeunesse a pu naguère la parer de quelque attrait ; aujourd’hui ce n’est qu’une lourde et commune flamande, dans laquelle les grâces n’ont point à craindre une rivale.

L’autre personnage, au premier coup d’œil, semblerait le digne pendant de la Virago. Un méchant bonnet de