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JOINVILLE




« Jean, sire de Joinville, était grand et robuste ; il avait la tête extraordinairement grosse. La vie réglée qu’il mena, soutenue d’un exercice continuel, le fit arriver à un âge où aucun de ses ancêtres n’était parvenu. Il avait l’esprit vif et l’humeur enjouée, mais impatiente et colère ; beaucoup de fermeté, de noblesse et d’élévation dans les sentiments. Il fut tel enfin, qu’à quelques défauts près, insépérables de l’humanité, on doit le regarder comme un des plus grands hommes de son siècle. »

Sauf peut-être dans cette dernière phrase empreinte de quelque exagération, ce portrait nous paraît fidèle ; et la lecture du livre de Joinville ne peut que confirmer ce jugement des savants auteurs de la Bibliothèque historique de France. (In-f° T. III.)

En dehors du voyage à la Terre-Sainte, et de cette glorieuse et désastreuse expédition, si admirablement racontée qu’elle identifie en quelque sorte Joinville avec le saint roi dont il fut l’ami comme l’historien, la vie du sénéchal offre peu d’événements intéressants.

Fils de Siméon, sire de Joinville, sénéchal de Champagne, et de Béatrice de Bourgogne, sa seconde femme, Jean, sire de Joinville, naquit, suivant les uns, en 1220,