Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/87

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reuse après quarante-six années d’une union dont il n’avait eu jamais qu’à s’applaudir et qui lui avait rendu la vie douce même dans ses cruelles épreuves. La solitude lui devint trop pénible ; il fit liquider sa pension de retraite comme ancien militaire et obtint son admission à l’Hôtel des Invalides, où il mourut du choléra en 1832, Il était plus qu’octogénaire.

« Jouffroy, dit M. le marquis de Beausset-Roquefort, créateur des éléments d’une science encore inconnue, n’avait à sa disposition ni atelier de construction, ni ouvriers mécaniciens ; forcé d’employer la machine de Wat, à simple effet, qui ne se prêtait pas au mouvement de rotation, il trouva dans son génie les combinaisons qui assurèrent son succès.

« Les expériences de Jouffroy sont antérieures d’un quart de siècle à l’application faite par Fulton ; leur succès a été constaté par un acte authentique, par des documents officiels, et par le témoignage de milliers de spectateurs. Le bateau de Jouffroy navigua sur la Saône pendant seize mois. »

« L’application de la vapeur à la navigation, ajoute excellemment le judicieux auteur, ne laisse plus aucune contrée en dehors des progrès, quelque reculée qu’elle soit par les distances, par les institutions, par les mœurs de ses habitants. Les relations fréquentes des peuples entre eux dissipent les préjugés, créent des intérêts nouveaux, manifestent avec plus d’évidence la solidarité universelle.

« Louis XIV, après avoir placé son petit fils, le duc d’Anjou, sur le trône d’Espagne, s’écriait : « Il n’y a plus de Pyrénées ! » L’œuvre du grand roi n’a pas ré-