Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/92

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Villenave, vint le tirer d’embarras. Un prince allemand, qu’il avait connu à Paris, lui offrit un brevet de colonel dans les troupes des cercles de l’Empire. Il accepta avec beaucoup d’empressement ce service qui n’en était pas un, mais qui donnait un uniforme et des épaulettes et la famille s’en contenta. »

En 1785, Lacépède publia, sous le titre de : Poétique de la Musique, un ouvrage qui fut accueilli avec faveur. Le style, dans sa vivacité, se sent de l’ardeur de la jeunesse en même temps que l’élévation des idées et certaines illusions mêmes attestent une grande noblesse de cœur, témoin ce passage :

« Ô artistes, ô vous tous qui vous consacrez à l’art enchanteur de la musique, rendez-lui toute sa dignité, tout son véritable éclat ; rapprochez-le de sa vraie destination, de celle de soulager les misères humaines, de répandre mille charmes autour de nous, de faire oublier les malheurs privés et les calamités publiques par des jouissances pures rendues plus vives par le partage ou senties plus profondément dans la solitude…. Méritez de nouveaux hommages en ne faisant jamais naître dans nos âmes que les passions utiles, la vertu, le courage généreux, le dévouement héroïque, la vive sensibilité, l’amitié constante, la tendresse pure et fidèle, la douce pitié et l’humanité bienfaisante. »

« Les deux ouvrages, Essai sur l’Électricité, Physique générale et particulière, furent moins goûtés que la Poétique sur la Musique et même valurent à l’auteur quelques critiques assez sévères. On lui reprochait d’adopter trop légèrement et peut-être d’exagérer certaines théo-