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LABBE DE LA SALLE. 3

mée par lettres patentes du roi. Il s’applaudissait de cet heureux résultat lorsque, par une suite de circonstances dans lesquelles pour lui se montrait le doigt de la Providence, il fut amené à s’occuper d’une œuvre bien autrement importante, la fondation de l’Institut, dit des Frères de la Doctrine chrétienne. Un certain Adrien Niel, natif de Laon, était venu à Keims pour y fonder une école dont une pieuse dame, du nom de Maillefer, s’offrait à faire les frais. L’école s’ouvrit en effet sur la paroisse Saint-Maurice et le résultat fut tel qu’une autre dame, appelée de Croyères, « veuve sans enfants et fort riche » piquée d’une sainte émulation, voulut qu’une école semblable fut établie sur la paroisse Saint-Jacques. Dans ce but, elle donna une première somme de 500 livres, et, tombée gravement malade, elle légua par son testament, à la même intention, une somme de 10,000 livres. L’abbé de la Salle, ayant servi d’intermédiaire pour ces diverses bonnes œuvres, devint tout naturellement le protecteur des nouvelles écoles et dut s’occuper aussi de la direction et surveillance des maîtres ; car M. Niel « plein de piété dans le fond, dit le P. Carreau, ne savait ce que c’était que se tenir dans les bornes d’une juste modération ; il roulait dans sa tête mille projets d’établissements. Il ne vit pas plutôt l’école Saint-Jacques ouverte qu’il pensa aux moyens d’en faire ouvrir plusieurs autres, et pour cela il se donna des mouvements infinis. Ce n’était que visites continuelles qu’il se croyait obligé de rendre ; par conséquent point d’assiduité à ses devoirs ; nulle attention à veiller sur la conduite des maîtres à l’égard de leurs écoliers ; chacun faisait à sa guise…. Non-seulement