Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/15

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DE LA SALLE. 7 avoir longtemps réfléchi, so décida pour coliii (pie les frères portent anjourd’lmi encore et dans lequel le fondateur avait eu en vue surtout la simplicité jointe à la solidité. Mais cette simplicité parut dr la rusticité et de la bizarrerie à de certains esprits chaj^rins (|ui surent faire partager leurs pn’îventions à beaucoup d’autres. « On ne saurait croire combien cette sorte de vêtement, dit le P. Carreau, attira d’outrages à M. de la Salle et à ses enfants. Dès que les frères parurent avec leur nouvel habit, la populace s’attroupa autour d’eux. On les hua, on en vint jusqu’à leur jeter de la boue au visage, sans que personne s’avisât de prendre leur défense. Les magistrats, qui auraient dû arrêter ce désordre, se tinrent tranquilles et virent de sangfroid les insultes qu’on faisait à tout moment à des hommes que leurs services devaient rendre précieux à la ville . » M. de la Salle eut sa large part des affronts. Comme il se rendait, couvert de la soutane de bure et de la capote, à l’école Saint-Jacques pour faire la classe, en remplacement d’un maître malade, il ne put é\iter de passer devant la demeure de quelques-uns de ses plus proches parents : a Ceux-ci, animés plus que jamais contre lui plus parce qu’ils le regardaient comme un homme qui les déshonorait absolument et qui ne gardait plus aucune mesure, témoignèrent ouvertement le mépris qu’ils faisaient de sa personne. La populace, n’étant plus retenue par aucune considération, se laissa aller à tout ce que lui inspira sa grossièreté ordinaire. On osa lui donner des soufflets dans les rues ; et l’humble disciple d’un Dieu outragé par les hommes montra toujours une patience inaltérable. »