Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÆFÀTIO.

TtlT

(

d« son successeur Riofaard, qu’il appelle un autre Pharaon. U auroitdès-lor» quitté la Grande-Bretagne sans les témoignage* d’amitié qu’il reoevoit des évéques de Glocester eide Durbam. Il eut le malheur de perdre ces deux protecteurs : mais la Reine Eléonore le prit à son service en qualité de secrétaire ; il a rempli cette fonction depuis tt9 ! jusqu’en 1 i 95. Desenvieux l’accusèrent d’un crime in&me et réussirent à le déposséder de l’archidiaconat de Balh, le meilleur de ses bénéfices. Accablé de ce revers, il songeoità rentrer eu France, où il se promeUoit d’étre bien accueilli, surtout Éque de Paris Odon, qu’il avoit connu dont il étoit encore, ainsi que nous l’aoarqué, le panégyriste en 1196. Odon i pour lui, et Pierre sévit forcéde rester terre, où on le nomma, vers 1197, arde Londres. Les revenus attachés à ce titre étant fort modiques, il supplia le pape Innocent de les augmenter : on lui conféra le aovenné d’un chapitre appelé Wulrekaniten, au diocèse de Chesler ; mais il eut des démélés avec les chanptnes, et donna sa démission. Tout ce qu’on sait de ladate de sa mort, c’est qu’elle n’est ni antérieure à 1198, puisqu’il a écrit deux lettres à Innocent III, dont le pontificat n’a commencé qu’en cette année, ni postérieure à 1203, puisque dèslors il est cité comme ne vivant plus. 11 y a eu dans le cours de sa vie deux époques brillantes : l’une en1168, durant son-séjour en Sicile ; l’autre pendant les années qu’d a passées en Angleterre, avant la mort du Roi Henn H, et même encore jusqu’en 1195. Il avoit alors chez les Anglais de l’influence sur toutes les affaires tant civiles qu’ecclesiastiques : sur les unes comme secrétaire du cabinet, conseiller privé, négociateur ; sur les autres, à cause de laconliancequ’avoienl en lui les chefs de l’Église britannique. Plusieurs prélats empruntoient sa plume ; il rédigeoit leurs décisions et souvent leurs lettres. I>cs épitres de Pierre de Blois se divisent ainsi en deux classes, selon qu’il les a composées, ou en son propre nom, ou pour d’autres personnes dont il se fajsoit le secrétaire. Trciis de celles que nous réimprimons, savoir, les deux premières et la neuvième, appartiennent à cette seconde classe ; elles sont écrites au nom de l’archevêque de Rouen, de l’archevêque de Cantorbéry et de la Reine Eléonore.

Pierre de Blois a parlé avec fort peu de modestie de son talent pour le ^enre épistolaire. « Je ne craindrai pas, dit-il, d avancer en invoquant de nombreux témoignages, que j’ai toujours dicté mes lettres plus rapidement qu on ne pou voit les écrire. L’archevêque de Cantorbéry et bien d’autres né m’ont-ils pas vu dicter à Irois scribes des épitres sur divers sujets, tandisque moi-même, ce qui n’éloit arrivé qu’a Jules-César, i’en composois et écrivois une quatrième ? » Une heureuse facilité est en eflèt le caractère qui distingue les épitres de Pierre de Blois, et l’on y peut louer même une vocitai Pkartuma. Sola jam obstitit, quominksab Angliadigredipcopcraret,officiosa qud ettm Glocestrmsis Dunelmensisque prasules complectebantur, amicitia. Ut hit duobu»patronis citiùs orbaretur, adversa fortuna tulit : sed ab Alterutra Regina in famulatum occersitus, qui ipsi ab epistolis esset, eo fungi officio ccepit anno 1191, net desiit ante 1195 ; donec illum invidi homines, nefando crimine accusatum, opimd Baihoniensis archidiaconatûs possessione depellerent. Tanto casu infractus, Galliam repetet* meditabatur, benigni, uti sperabat,suis accipiendus, imprimis episcopo Parisiensi Odoni, quo erat quondam usus familiariter, quemque anno 11%, ut modd dictum est, summis laudibus extollebat. Nullam ver à ferente opem Odone, oportuit Blesensem in Anglia remanere incitum, ubi tamenLondinentem,circa 1197,archidiaconatum est adeptus. Unde cum admodum tenues proventus perciperet, emendicassetque ab Innocentio pontifice accessionem aliquantam, decanatu quodam auctus est dicto Wulrehnnilen inCestrensidioeccsi ; sed et isto non multd pôsl officio, propter flagrantia quas cum canonicis exercebat, jurgia, se abdicavit. Jam, si quœsiveris quo tempore obierit Petrus, duo duntaxat hac de re comperta sunt, nimirum vixisse usque ad annum 1198, ulpote qui bis titeras Innocentio III miserit ad summi pontificatus apicem non anteà evecto ; minimi cerô ultra 1203, intra quem illius nomen tanquam demortui laudatum memoralumve tegimus. Duobus potissimum avi sui tempestatibus florueral : pnmdquidem,dum inSicitiaconimorabalur, anno scilicet 1168 ; altrni autem, ab 1175, quo Angliam coepit incolere, usque ad Jfenrici Secundi mortem, immù usque ad 1195. Tunc enim tantd valebat apud Anglos auctoritate, ut res illorum feri cunctas tractaret, cum civiles, litm sacras, sive quoti imperantibus erat à secretis,d privatis consiliis, à negot i is procurand is,-siveob summam quam ei Ecclesia pratules habebant fidem. Ilis etiam quandoque operam stylumque commodabat, decreta pro eis lillerasve contexendo ; unde contigit ut duplicem epistolarum nobis reliquerit ordinem, earum nempe quas aut suo aut alieno inscripsit nomine. Posterioris modi tres erunt inter duodecim illas quas recitabimus, videlicet duœ primx et notia, Rothomagensis Canluariensisque prasutum et Regina Alienora nomina praferenles. De hac sua epistolaris artis peritia pariim ivtri Blmea modesti : Biesensis ipse locutus est. * Conii- n»»u>U *cu a denler, inquit, et sub testimonio plurium 11 Batboniw dico me sæpè dictare lileras soliluin citiùs *" quam posset aliquis exarare... Vidit quandoque dominus Cantuariensis, mullique alii, me de diversis materiis Iribus dictare scriptoribus, et uniuscujusque calamo festinanti satisfacere, meque, quod de solo Julio-Oesare scribitur, quartam epistolam dictare et scribere. • Sani isld ad dicendum expeditd naturd, necnon eleganti