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PRÉFACE.

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Parmi les articles remarquables, qu’il nous suffise d’annoncer ceux qui ont pour objets la bataille de Luxembourg, en 1 1 87 la prise de Saint-Jean-d’Acre par les musulmans, les démêlés du roi Philippe IV avec Boniface VIII, les troubles de la Belgique, la bataille de Mons-en-Puelle le procès des Templiers, celui d’Enguerrand de Marigny, les mouvements des Pastoureaux, l’excommunication de Louis de Bavière. Quelques contes populaires mêlés à ces récits donnent une idée de la grossière crédulité qui dans cette longue nuit qu’on a nommée le moyen âge aveuglait tous les esprits, y compris ceux des historiens.

En réimprimant cette partie des Chroniques de Saint-Denis, nous faisons usage, comme pour les précédentes, des manuscrits de Colbert et de Saint-Germain, la copie plus ancienne et plus précieuse, qui se conserve à la bibliothèque de Sainte-Geneviève, n’atteignant pas les règnes dont nous recueillons en ce moment les annales originales. Nous continuons de collationner 1 deux manuscrits l’un à i autre et aux éditions publiées chez Pasquier Bonho en 1 476 chez Antoine Vérard, en 1 4g3 chez Guillaume Eustace, en 1 5 1 Nous avons averti ci-dessus que, pour compléter l’histoire de France de vingt huit premières années du Xiv* siècle, on a besoin d’ajouter aux faits’ indiqués dans les Chroniques de Saint-Denis quelques-uns de ceux dont il est fait mention dans la continuation de la Chronique de Guillaume de Nangis. XIII. La Chronique de Sigebert de Gemblours finissait à l’an i 1 1 3 Guillaume de Nangis la continua jusqu’à la 6n de sa propre vie, vers l’an 1 3oo. Mais lorsqu’il ne retrace que les événements d’un siècle antérieur au sien, il n’est qu’un compilateur, il n’a point l’autorité d’un historien original. C’est pour cette raison que les premières parties de sa Chronique n’ont point trouvé place dans notre collection. Nos prédécesseurs n’en ont publié aucun extrait ; car nous croyons que c’est par erreur, qu’adoptant une conjecture de Pithou et de Du Chesne, ils ont attaché son nom à trois pages insérées dans les tomes IX et X et relatives aux années 977 à 990. Ce n’est qu’à partir de 1 1 1 3 qu’ira a continué Sigebert. Le précis qu’il a rédigé de l’histoire universelle, ecclésiastique et civile, des cent douze années suivantes n’aurait pas été lu sans quelque fruit ni sans intérêt dans une cinquantaine de pages des tomes XII à XIX du grand recueil des monuments de nos annales. Diverses particularités plus ou moins dignes d’attention y sont entremêlées aux récits succincts des démêles politiques et des expéditions militaires, surtout des croisades. Le règne de Philippe-Auguste est retracé avec un peu plus d’étendue, principalement en ce qui concerne les querelles de ce prince avec les rois d’Angleterre Richard et Jean la prise de Constautinpple par les Français, la guerre albigeoise, celle de Flandre, la bataille de Bouvines, et les manœuvres qui tendaient à placer le prince Louis sur le trône de la Grande-Bretagne. Mais les trois ans du règne de ce même Louis, huitième du nom, n’occupent, il faut l’avouer, qu’un trop étroit espace.

Quoi qu’il en soit nous n’avons pas cru inutile d’ajouter ici, en forme de suppléments, quelques feuillets qui doivent à la fois compléter la collection de nos anciens historiens, et le recueil particulier des œuvres de Guillaume de Nangis.

Le présent volume contiendra sa Chronique abrégée en langue française ; sa Chronique latine depuis 1 1 1 3 jusqueîi iaa6 ; ses vies de Saint-Louis et de Philippe III en latin et en français ; la suite de sa Chronique latine jusqu’en i3oo ; la continuation jusqu’en 1 2 2 8 par des religieux anonymes 1» partie des Chroniques de Saint -Denis qui correspond aux années