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PRÆFATIO.


des Piéces qui seroient en leur disposition, et de m’indiquer celles dont ils auroient connoissance. Comme il n’est pas facile de savoir tout ce qui me manque, je vais faire imprimer separément un catalogue tant des Actes qui composent les trois Volumes déjà imprimés, que de ceux qui doivent entrer dans le quatrième, qui est déjà sous la presse. Si j’ai omis quelques Chroniques, quelques Lettres, quelques Diplomes ; en un mot si j’ai oublié quelque chose, qui en vaille la peine, comme je n’en doute point, je supplie qu’on m’en avertisse : j’aurai soin de mettre à la fin du quatrieme Tome en manière de supplément ce qu’on me montrera que j’aurai omis sur la premiere race. Ma priere ne s’addresse pas à ceux qui de dessein prémédité lisent les anciens Auteurs, fouillent dans les Bibliothéques, furetent par-tout, non pour communiquer ce qu’ils auront déterré, mais pour le mettre à quartier en attendant que l’Ouvrage paroisse. S’ils n’y trouvent pas ce qu’ils ont découvert, ils font sonner cela bien haut ; ils vont crier de porte en porte, qu’on a omis bien des choses excellentes, rares, essentielles ; ils se vantent de faire tomber l’Ouvrage, et d’en empêcher le débit. Leurs menaces éclatent même souvent avant que l’Ouvrage voie le jour. Ce seroit inutilement que je m’addresserois à ces sortes de gens, qui bien loin d’être utiles à la République des Lettres, lui sont très-nuisibles, et devroient en être chassés honteusement. Tout homme qui s’applique aux Lettres, doit se regarder comme membre d’une societé établie pour s’aider mutuellement, et pour concourir à l’utilité publique. Un Auteur ne doit pas se croire infaillible, ni trouver mauvais qu’on releve ses fautes : s’il croit qu’on l’a mal relevé, qu’il le fasse voir, mais sans passion,