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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/136

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grand uniforme, les secrétaires et le personnel des légations, les fonctionnaires européens, et aussi — c’est un usage devenu permanent — les officiers de la garnison japonaise de Tchine-ko-kaï (concession japonaise de Seoul). Des cigares et des cigarettes de choix nous permettent d’attendre notre tour d’audience.

L’empereur reçoit séparément le corps diplomatique, puis les officiers japonais, puis les fonctionnaires.

Le maître des cérémonies et un interprète viennent nous annoncer que notre tour est venu.

On traverse alors de petits couloirs couverts, derrière la maison en briques, et qui font le tour de petites bâtisses dont l’ensemble constitue le palais impérial. On arrive sur le côté d’une petite cour intérieure, bordée au sud par des entrepôts, nullement dérobés à la vue de Sa Majesté, et au nord par la salle d’audience, à la porte de laquelle arrive déjà celui qui conduit notre file indienne, rendue obligatoire par l’étroitesse des couloirs. Qu’on ne se figure pas, surtout, une salle de palais des contes des Mille et une nuits, mais une salle de cent cinquante mètres carrés, recouverte d’un modeste tapis rouge, sur les côtés de laquelle s’ouvrent des kanes (chambres) remplis de personnages de l’entourage de l’empereur, dont on voit les yeux et les têtes dans l’entre-baillement des portes en papier blanc. L’ensemble forme un petit pavillon, très modeste, accolé aux autres bâtiments, le long des murs desquels sont placés des piquets de garde, dans de minuscules cours bordées des kanes ou chambres impériales : appartements des concubines, des eunuques, cuisines, etc.