Page:Bourdaret - En Corée.djvu/217

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par du papier collé. La porte et les volets sont pourvus de ferrures, et fermés intérieurement par un énorme verrou en bois.

Chaque propriétaire est obligé d’éclairer sa maison au moyen d’une lampe à huile quelconque.

Les locaux donnant sur la rue, c’est-à-dire exposés aux regards indiscrets des passants, sont toujours habités d’un côté par le maître de la maison, qui a — comme les Turcs — son selamlik où il reçoit ses visiteurs et ses amis, de l’autre par les domestiques. Les femmes sont reléguées dans les pièces du fond et dans la cour, laquelle est toujours invisible de la porte d’entrée, et d’un accès tout à fait indépendant. Seuls les porteurs d’eau et les marchands ambulants sont admis à y pénétrer.

Il est impossible d’entrer dans une maison — sous peine d’enfreindre les règles de la bienséance et d’effrayer tous les habitants — sans avoir — au préalable — frappé à la porte de façon à avertir de la présence d’un visiteur.

« Moun-hionora » est un cri que l’on entend à chaque instant dans la rue. Et alors, après quelques secondes d’attente, et un remue-ménage inusité, un petit domestique vient s’informer auprès du visiteur. L’appel fait à la porte ayant eu pour résultat de mettre en fuite toutes les femmes, nous pouvons entrer. Après avoir franchi la porte on se trouve dans un vestibule appelé taï-moun-kane. Ici, je dois expliquer que cette dénomination de kane, qui veut dire « chambre », s’emploie aussi comme mesure de surface. On dit qu’une maison a quinze, vingt, cinquante kanes. Un champ peut également se mesurer de cette façon. Le kane est un carré qui