un tronc de cône en bambou et en crin animal, auquel s’ajuste, en dessous, un bord annulaire plat, également transparent, fait de brins de bambou artistement entrelacés, tissés, maintenus par des fils et deux cercles de bambou, puis teints en noir à l’encre de Chine.
Les gens de la classe pauvre se vêtent à grand’peine, et ne changent de costume que très rarement, sinon quand le costume lui-même menace de les quitter.
Je serre, sur le port, la main du nouveau Père français des Missions étrangères qui vient voir aussi si le paquebot n’amène pas quelques compatriotes — quelques nouveaux Pères pour la Mission de Corée, — ces rencontres sont si rares à Foussane ! Nous causons. Il vient remplacer le P. Rault, mort du choléra en décembre 1902, victime de son dévouement.
L’Histoire de l’Église de Corée, du P. Dallet, relate les persécutions subies par nos missionnaires établis dans ce pays depuis 1784. En 1831, la Corée fut érigée en vicariat apostolique à la tête duquel est à présent Mgr Mutel.
Le petit temple bouddhique situé sur la colline boisée qui domine le port, et autour de laquelle s’étalent, d’un côté, la ville japonaise et étrangère, de l’autre la ville coréenne, fut construit au moment de l’occupation japonaise en 1592.
Le quartier Japonais de Foussane comptait, en 1902, sept mille sept cents habitants. Il est bien construit et on peut dire d’ailleurs que c’est un port japonais, car tout le commerce, tous les échanges, se font par les Nippons, quoique la ville indigène compte au moins trente-quatre mille habitants. Je ne décrirai