Page:Bourdaret - En Corée.djvu/274

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une jolie habitation qu’il appela Ko-hone-dan-khol (emplacement de la soie de l’ancien bienfait), lequel nom s’étendit par la suite à tout le quartier. Mais ce n’est pas tout. On raconte que c’est grâce à l’amitié de Hong Mou avec le premier ministre de Chine Sang, que celui-ci décida l’empereur à aider les Coréens dans la guerre japonaise de 1592-1598. Un temple fut bâti en l’honneur du ministre Sang près de la rue du Sud, et non loin de l’ambassade d’Allemagne actuelle. On y mit son portrait ainsi que celui de sa femme, la sœur adoptive du Coréen Hong-Mou. C’est ainsi que ces ruines du passé prennent — par les souvenirs qui s’y rattachent — un intérêt que leur vue seule ne suffit pas à éveiller.

En circulant dans les ruelles de la ville, pleines de cahutes misérables, de gens sordides, l’œil finit par ne plus s’étonner, et se contente de se promener, distrait, sur ces tableaux affreux. Malheureusement le nez ne reste que trop sensible aux pestilences de dépotoir qui infectent l’air.

Et cependant, l’odorat mis à part, le principal attrait de Seoul pour le touriste est certainement la flânerie dans ses rues, sur ses ponts, à la recherche de quelque instantané. Les sujets ne manquent pas dans le mouvement des piétons, des véhicules de tous genres. Ici, c’est le passage d’un ministre en chaise à quatre porteurs, annoncée par les « garez-vous » du serviteur qui la précède. Là, le cliquetis des pendeloques jaunes, roses et bleues d’une élégante chaise multicolore attire l’attention du passant, intrigué et désireux d’entrevoir la houri qu’elle renferme. Il aperçoit parfois, durant l’espace d’une seconde, la petite poupée fardée dans ses beaux atours de soie brochée. La chaise toute capitonnée