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plante soit à maturité. On l’arrache et on utilise la racine que l’on fait sécher au soleil, ce qui donne la variété blanche. À Song-to, des fermiers impériaux préparent la variété rouge, la plus renommée, obtenue en faisant sécher les racines en vases clos. Il existe encore un ginseng sauvage dont le prix est excessivement élevé. Le commerce de cette racine extraordinaire, que l’on prend en décoctions, est d’un excellent rapport pour le gouvernement qui en a le monopole.

Tous les habitants des environs s’adonnent à cette culture méticuleuse qui demande des soins inouïs et un terrain très riche. On aperçoit les nattes placées au-dessus des champs pour protéger les plantes des ardeurs du soleil ; en hiver, il faut aussi les garantir contre les gelées.

Les autres cultures, réduites au minimum, sont encore suffisamment étendues pour nourrir la population.

Vers dix heures, les premières stèles annoncent l’approche de la ville. Elles portent les noms de mandarins célèbres, de sages lettrés coréens ou de généraux chinois, venus là au secours de Tchosen ; dans un champ se dresse une grande pagode à huit étages.

Song-To est précédé d’un faubourg important en avant duquel est une allée de saules bordée d’un grand nombre de Seun-tchong-pi, stèles commémoratives enfermées dans de petits pavillons séparés. Quelques-unes d’entre elles sont portées par des tortues sculptées dans un seul bloc de granit, ressemblant à la Tortue de Seoul.

La grande route, après avoir traversé tout le faubourg encombré de paillottes et de gens très sales,