de paille hachée, paille de riz, de maïs, n’importe.
On ne donne pas à boire aux animaux, leur pitance nage dans l’eau chaude qui suffit à les désaltérer.
Le lendemain nous partons de bonne heure, pour atteindre Name-tcheun dans la soirée. La petite vallée que nous suivions hier finit bientôt, et nous entrons dans un défilé fort pittoresque, mais qui donnera des soucis aux ingénieurs du chemin de fer de Song-to à Pieun-yang, à cause de ses tournants brusques et des à-pics.
Il fait froid et le brouillard remplit encore le fond de l’étroite gorge encaissée, la « vallée des Schistes » limitée par de grandes collines, aux pentes très raides. Je ramasse quelques échantillons de ce schiste ardoisier superbe que les habitants utilisent pour couvrir leurs maisons.
La route, assez bonne, court ainsi pendant une heure, au pied des ardoises, à côté d’un clair et bruyant ruisseau. De tous côtés partent les appels des faisans qui dressent à quelques mètres de nous leur tête orgueilleuse. Les rossignols, cachés dans les beaux pins, font résonner ces solitudes de leur chant merveilleux auquel on est peu habitué en Corée.
À partir de Miriok-tagui, qui marque décidément la fin du granit, la route va maintenant onduler, escalader des schistes presque jusqu’à Pieun-yang : schistes plus ou moins compacts ou feuilletés formant toutes les collines à pente très raide des vallées resserrées et dénudées, désertes même. Aucun village ne se montre et cependant, jusqu’à mi-hauteur des collines, la moindre partie cultivable de ces pentes est travaillée en escaliers réguliers sur lesquels on sème des haricots.