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présente Bouddha et ses disciples. Contre les murs sont peints les enfers.

Le temple des Dix-Juges est certes un des plus fréquentés, à en juger par la fumée qui a tout noirci sur l’autel. Des scènes de l’enfer bouddhique y sont aussi représentées sur des panneaux recouvrant les murs derrière les Dix Juges.


Voici le monastère de Pyo-eun-sa. Son nom signifie Temple de l’Esprit croyant. Il est situé également dans un très joli site. Toute sa façade est en bois artistiquement travaillé, peint de vives couleurs et de filets dorés.

On y trouve un temple des Jugements, avec des représentations des enfers, dans lesquelles l’artiste a souligné tous les plus cruels raffinements. Ce monastère renferme une cinquantaine de bonzes.

Pour aller de l’un à l’autre de ces monastères, il faut utiliser les lits des torrents écumeux où les pierres roulent à chaque pas, escalader des rochers, gravir des pentes rapides qui, en hiver, à cause de la neige et du verglas, isolent quelques-uns d’entre eux du reste du monde, pendant deux ou trois mois.

Partout des stèles, des temples où des milliers de signatures attestent la visite de pèlerins venus pour admirer ce décor superbe, ces ruines imposantes enveloppées d’un voile mystérieux de légendes et de superstitions. À chaque tournant se découvrent de nouveaux toits courbes, s’entendent les cloches de bronze appelant autour de leur supérieur les prêtres silencieux et contemplatifs comme les Bouddhas ventrus qu’ils servent.

Sur les deux pentes du Keum-kang-sane ces couvents sont établis, et chacun d’eux entasse ses toits