Page:Bourdel, Charles - La science et la philosophie.djvu/14

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n’a fallu rien moins que des siècles et le génie d’un Copernic et d’un Kepler pour enfanter une vérité qui n’est pas la centième partie de ce que peut contenir aujourd’hui le cerveau d’un enfant : et cependant l’astronomie passe à bon droit pour une des sciences les plus anciennes! Il n’y a pas deux cents ans que ce phénomène si simple et si familier de la chute des corps vers le centre de la terre a reçu de Newton une explication rationnelle par la pesanteur et l’attraction terrestre, il y a cent ans à peine que les orages avec leur appareil terrifiant d’éclairs et de tonnerre sont attribués à leur vraie cause naturelle, l’électricité atmosphérique. Que sera-ce si du monde inorganique et des phénomènes matériels nous passons à celui des être vivants, de la matière organisée? La science de la vie d’hier à peine, et si importantes qu’aient été ses premières découvertes, on ne peut nier qu’elle en est encore à ses premiers balbutiements.

Même dans l’état de tranquille certitude où nous vivons aujourd’hui relativement à la plupart des phénomènes naturels qui se passent sous nos yeux, nous avons la plus grande peine à nous représenter comment les hommes ont pu vivre si longtemps sans en connaître les causes et les lois;