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ÉLOGE

si souvent l’objet de ses méditations, devient celui de ses désirs ; pouvoit-il la craindre, celui qui avoit dit que philosopher c’est apprendre à mourir ?

Ô combien les derniers instans de l’homme vertueux sont embellis par la philosophie ! le cœur de Montaigne est attendri par la douleur d’une famille éplorée ; son courage n’est point ébranlé. L’homme qui n’est que bienfaisant peut regretter la vie ; sa bienfaisance meurt avec lui, et le souve-