Page:Bourdic-Viot - Éloge de Montaigne, 1800.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
DE MONTAIGNE

d’aimer. Si l’histoire nous transmet les amours des philosophes, elle nous les retrace presque toujours comme des monumens de leur foiblesse : mais elle rappelle avec un saint respect, les souvenirs de l’amitié, de ce sentiment moins vif peut-être que l’amour qui n’est pas, comme lui, sujet à l’inconstance, et ne redoute pas l’infidélité.

Montaigne, à qui la nature avoit donné une âme forte et un cœur sensible, dut se livrer avec abandon