de rédaction sur le destin des armées en présence. Dans la lutte actuelle, il aperçoit seulement l’idée même du conflit, et il considère le sort des peuples. Il dit :
— Pourquoi veut-on que les Japonais soient un peuple inférieur ? Je les vois à peu près dans la condition où étaient les Russes sous Catherine II. Ils sortent de la barbarie et s’émancipent du servage. Ils suivent leur courbe et prennent conscience d’eux-mêmes. Quoi de plus légitime ? Et de quel droit l’Occident y mettrait-il obstacle ? Sous quel prétexte avouable en prendrait-il ombrage ?… Mais ce n’est pas là-dessus que l’on ose les incriminer ; on les attaque de biais, on relève leurs faiblesses ; ainsi on observe qu’ils se font ducs, marquis, barons, et à cause de cela nous plaisantons sur eux. La belle justice ! Est-ce qu’il y avait des nobles chez nous avant Pierre le Grand ? À qui la noblesse russe doit-elle l’existence, sinon à cet empereur ? Je suis comte, moi. Pourquoi suis-je comte ? Pourquoi le premier de ma lignée fut-il comte ? Et pourquoi M. Ito serait-il pas aussi bien marquis ?