Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/190

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classe possédante ? Pour ma part, je connais des Américains qui « pensent très bien », qui sont purs, sages, exempts de ces déplorables vices. J’ai lu aussi des ouvrages d’auteurs américains, comme celui de Garrisson, qui sont excellents. L’année dernière, nous avons reçu ici la visite de M. Bryan, l’ancien candidat à la Présidence. C’est encore un homme « qui pense très bien », qui a des idées larges, un esprit généralisateur, un cœur généreux, et que sa doctrine monétaire, malheureusement pour son pays, a fait échouer… Non, on ne peut pas, en conscience, se prononcer d’une façon aussi catégorique sur l’âme américaine, que l’on connaît encore très mal.


Le docteur, qui est d’allures réservées et parle peu, s’était mis à table, avait rapidement dîné d’un peu de viande froide, et il venait de rejoindre la comtesse, sous la lampe, autour de la table ronde.

Je dis à Tolstoï :

— Le monde entier, maître, écoute avec