Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/329

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La question habituelle et compréhensible : ai-je fait tout ce que veut de moi celui qui m’a envoyé ? ne se présente qu’à l’homme encore loin de la mort. Quand la mort est déjà proche, il n’y a plus cette question, mais seulement la conscience de son rapprochement vers le Dieu juste, gracieux et aimant. Et dans cette conscience, au moins pour moi, se dissolvent toutes les questions, comme le sel dans l’eau.



Il y a le bien spirituel et le bien corporel. Le bien corporel, nous le voyons, le jugeons ; mais le bien spirituel, non seulement nous ne le voyons pas extérieurement, celui même qui le reçoit souvent ne le voit pas. Et cependant, ce bien spirituel, outre qu’il est réel, est, sans comparaison, plus cher, plus important que tous les biens corporels, et satisfait l’homme dans sa vraie vie, tant sa vie terrestre que sa vie éternelle.