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Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/40

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la faute de ne les point investir, chacun à la tête de ses forces propres, de la responsabilité totale, et de superposer à leur autorité celle de l’amiral Alexeiev, lieutenant-général pour l’Extrême-Orient, lequel ne passait point, dans la croyance publique non plus du reste que dans les conseils supérieurs, pour le chef porteur de la victoire qu’appelaient les armes russes. La suite des événements ne fit que trop rudement la preuve de cette erreur initiale.

Dès lors, commença méthodiquement, avec une hâte sérieuse, la préparation de la guerre.

La fortune était dure aux Russes : deux grands cuirassés, un grand croiseur profondément atteints, et difficilement réparables dans un dock unique, de dimensions insuffisantes pour loger leurs longues carènes ; deux autres croiseurs, le Varyag et le Koreetz, torpillés à Tchémoulpo, l’Yenisséï et le Boyarin, qui se torpillent eux-mêmes à Dalny ; le Mandjour oublié, confisqué, immobilisé à Shanghaï ; Port-Arthur bloqué par l’escadre de l’amiral Togo ; des