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la société des nations

tique extérieure, c’est le développement de l’organisation juridique de la paix, de la constitution du droit international, l’extension de l’arbitrage et des méthodes juridiques qui la complètent. C’est par là que la France établira son influence et trouvera son avenir. On ne peut mieux formuler les termes du problème qui nous préoccupe tous ici.

Nous assistons depuis un demi-siècle à un magnifique mouvement en faveur de la paix. Le sentiment de réprobation provoqué par les horreurs de la guerre s’est étendu à tous les pays civilisés sans exception. En Amérique, aussi bien qu’en Europe, d’innombrables sociétés de la paix ont été formées, et chaque jour leur vitalité s’affirme, leur influence s’augmente. Dans tous les pays, à l’exemple de notre admirable Frédéric Passy dont la propagande est si généreuse et si désintéressée, des apôtres se sont levés. De puissants concours matériels sont venus apporter à l’idée le moyen de se réaliser plus sûrement et plus vite. Mais Nobel et Carnegie n’ont pas seulement aidé notre cause par leurs dons magnifiques ; représentants des civilisations les plus réalistes, ils ont prouvé par leur adhésion que le but poursuivi n’a rien de chimérique pour qui pense sainement.

Ainsi accru, enrichi, soutenu, le mouvement en faveur de la paix a pris une telle intensité qu’il s’est imposé à l’opinion universelle. Les