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Messieurs, il y a sans doute dans le sentiment du droit une force incalculable. Une bonne volonté réciproque se dégagea des tendances contraires. Quelques-unes parmi les plus grandes nations se mirent à l’œuvre pour chercher les bases d’une législation uniforme : la Conférence spéciale convoquée à Londres pour cet examen y réunit les représentants des dix principaux États maritimes. Après trois mois d’efforts communs, les derniers obstacles étaient supprimés, une convention — signée le 26 février 1909 par l’Allemagne, les États-Unis d’Amérique, l’Autriche-Hongrie, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas et la Russie et que les autres États accepteront certainement — a formulé les règles du Code universel des Prises. Le tribunal international souverain est maintenant assuré de vivre. Un tel accord, inespéré il y a quelques mois à peine, marque une des premières, mais des plus belles victoires de la diplomatie du droit.


L’Arbitrage de Casablanca


L’autre grand événement de ces derniers mois, c’est l’arbitrage de Casablanca.

La seconde Conférence de La Haye n’avait pu faire aboutir l’obligation de l’arbitrage. Trente-deux puissances qui s’étaient montrées